Catherine Bouthillier
« Je me présente, Catherine Bouthillier. Je suis travailleuse sociale au Centre Médical Mieux-Être depuis 2022, mais j'ai commencé ma carrière en 2013 au CLSC Ahuntsic-Montréal Nord au programme Enfance-Famille-Jeunesse. J'aime particulièrement travailler en GMF, car j'ai l'impression d'avoir trouvé ma place, et mon avis est pris en compte au même titre que celui des autres professionnels. J'apprécie beaucoup travailler en interdisciplinarité avec mes collègues, qui me remercient souvent d'avoir identifié certains aspects chez leurs patients auxquels ils n'auraient pas eu accès sans mon intervention. Je me sens privilégiée de pouvoir évoluer dans un milieu aussi respectueux et dynamique.
Ma mère a des maladies chroniques, donc j'ai toujours été là pour la soutenir. Mon choix de devenir travailleuse sociale a été renforcé après avoir rencontré une travailleuse sociale du CLSC qui m'a offert son aide et son écoute sans jugement. Son empathie et son soutien m'ont permis de reprendre le contrôle de ma vie lorsque j'ai été accueillie aux Auberges du Coeur, un organisme communautaire venant en aide aux jeunes en difficulté. Je suis partie de chez moi à 16 ans, et c’est cette travailleuse sociale qui m'a aidé à trouver un appartement supervisé. Elle a joué un rôle très important dans ma vie, et j'ai réalisé que je voulais, moi aussi, faire la différence dans la vie de quelqu'un. Malgré de nombreux obstacles dans ma vie personnelle, j'ai repris mes études à l'âge de 21 ans. Mon parcours a été atypique, mais ma passion pour mon travail m'a permis de persévérer et de préserver ma motivation. Le travail social fait partie de moi.
Il y a des personnes qui ont des craintes en lien avec le réseau de la santé à cause de mauvaises expériences précédentes, mais on s’efforce de rétablir la confiance et de recréer des liens. Le travail social est un domaine qui peut prendre différentes formes et dépend beaucoup de la personnalité des gens. Il n’y a pas une seule façon d’être un.e travailleur.euse social.e. Peu importe l'âge, qu'il s'agisse d'une personne ayant des problèmes avec son enfant, vivant de la violence conjugale ou ayant des idées suicidaires, les travailleurs sociaux sont là pour aider. Personnellement, j'ai cette conscience qui me dit: « Je ne peux pas les laisser sans rien faire.» Je m'engage activement, et cela exige beaucoup d'efforts. J’analyse leur fonctionnement social, donc je regarde les différentes sphères qui entourent la vie des personnes afin de mieux les connaître. C’est vraiment de l’accompagnement et de l’approvisionnement en espérant avoir un impact positif sur chaque personne que j'assiste - que ce soit par une simple phrase prononcée ou une action entreprise.
Le travail social est une carrière qui m’expose souvent à des situations difficiles et traumatisantes. C'est pourquoi l'équilibre entre ma vie professionnelle et personnelle est d'une grande importance pour moi. Mon mari, qui travaille aussi à CMME comme infirmier auxiliaire, et nos deux enfants sont les piliers de ma vie. Mon conjoint est très empathique et comprend vraiment la nature de mon travail. On est ensemble depuis environ 13 ans. On s’est rencontré en travaillant au Jean-Coutu. Plusieurs années par la suite, on travaille de nouveau ensemble. Je me sens bien quand je suis avec ma famille, et je me trouve chanceuse d'avoir ce que j'ai. Avec mes enfants, mon côté enfantin prend vraiment le dessus. J’aime rire, faire des blagues, faire des activités et passer du temps avec eux, que ce soit en sautant sur un trampoline, en faisant des courses, en allant se baigner ou en visitant le Biodôme.
Ce qui me fascine chez les individus, et qui continuera toujours de me fasciner, c'est que chacun a sa propre histoire à raconter. Rien n'est jamais identique. J'ai sincèrement la conviction que chaque individu mérite d'être soutenu, écouté et encouragé à reprendre le contrôle de sa vie. Les personnes que j'assiste ont toutes des objectifs, et à mes yeux, le plus beau cadeau est de les voir se trouver elles-mêmes et de reprendre du pouvoir sur leur vie avec dignité.
Je ressens une grande fierté quand j'interviens à la fin d'une rencontre, et que je vois dans les yeux de la personne que quelque chose s'est illuminé en elle: un espoir. Rien ne me comble davantage que de voir ces individus sortir de mon bureau avec reconnaissance, et d'observer l'évolution positive qu'ils ont pu réaliser. C'est précisément ce genre de moment qui me pousse à continuer à exercer mon métier avec dévouement. »