« Je m'appelle Anne Sophie, je suis française, et la passion du voyage a toujours été présente dans ma famille. À l'âge de 3 ans, mes parents ont entrepris une aventure d'un an avec ma sœur et moi, parcourant les États-Unis et l'Argentine à bord d'un camping-car et d'un 4x4. Ensuite, nous avons vécu deux ans en Espagne, le pays d'origine de ma mère, avant de retourner en France.

Depuis ma jeunesse, je me suis investie dans le bénévolat. Vers l’âge de 10 ans, j'ai rejoint les scouts, et nous avons accompagné des individus malades lors d’un de nos voyages: le pèlerinage de Lourdes. Même si je ne suis pas religieuse, observer toutes ces personnes malades qui arrivaient à garder le sourire malgré les difficultés qu'elles traversaient m'a profondément marquée.

À 15 ans, j'ai participé à l'Association Aide Afrique (3A), dirigée par mon professeur de technologie. Nous avons collecté des fonds pour aider un village reculé d'Afrique. Bien que nous avions prévu de partir l'été pour visiter le village et les aider à construire une école, je n'ai malheureusement pas pu y participer en raison de mon échange d’un an au Texas, États-Unis. Pendant cet échange, j'ai rencontré une amie impliquée dans une association au Vietnam aidant les enfants touchés par l'agent orange, un herbicide utilisé pendant la guerre du Vietnam. Le sol reste fortement contaminé, et de nombreux enfants naissent avec d’importantes malformations. Lors de ma première année en sciences infirmières, j'ai passé un mois avec mon amie dans une section de l'hôpital où ces enfants vivent toute l'année à cause de leurs besoins médicaux. Nous avons passé nos journées à jouer avec eux. Malgré la barrière linguistique, nous avons réussi à communiquer. Le bonheur dans leurs yeux restera gravé dans ma mémoire.

À 17 ans, je me suis impliquée dans un engagement bénévole significatif au sein de la Protection Civile, une association dédiée à l'aide, au secours, et à la formation de nouveaux bénévoles. Pendant cette année d’implication, j'ai participé activement à des interventions locales lors d'événements majeurs, mettant en place des centres de secours et dispensant les premiers soins. J'ai toujours aimé aider le monde qui m’entoure, et cette expérience a confirmé mon désir de poursuivre une carrière d'aide aux autres.

Toutes ces expériences m'ont donné le goût d'explorer de nouveaux horizons pour mes études. À 18 ans, je suis arrivée au Québec, où j'ai obtenu mon baccalauréat en sciences infirmières. Depuis que je me souviens, j'ai toujours voulu être infirmière. Le dévouement des infirmières, la diversité de leurs responsabilités et le réconfort qu'elles offrent aux patients m'ont toujours inspirée. Après 5 ans en tant qu'infirmière clinicienne, ma soif d'apprendre et mon désir d'offrir davantage à mes patients m'ont motivée à poursuivre mes études pour devenir infirmière praticienne spécialisée en première ligne.

Je tiens à souligner que mes parents et ma sœur, mes piliers inébranlables de soutien, ont rendu les décisions parfois difficiles, comme partir en échange à 15 ans ou quitter mon pays à 18 ans, possibles. Mes tranches de vie ont façonné mon parcours et contribué à la satisfaction que je ressens aujourd'hui en tant qu'IPS. Les moments où je peux partager mes connaissances et apporter réconfort aux patients sont source de fierté. L'incertitude face à des symptômes peut engendrer énormément de stress, et c'est pourquoi je me sens très fière d'aider les patients à comprendre leur situation. Ce qui me remplit tout autant de fierté, c'est lorsque les patients expriment leur gratitude pour avoir pris le temps de les écouter. Je me vois dévouée à aider les autres pour encore longtemps: une mission qui continuera à guider chaque étape de mon parcours. »